Bella ciao + Tobina

C’était finit. Tu avais enfin remis sa liberté à Angelo. Bien décidée à déménager à l’autre bout du monde, soit 6 heures de route d’Hillsboro, tu te retrouvais à devoir l’annoncer à ton associé. C’est vrai que vos derniers échanges n’Avaient pas été cordiaux, mais cette fois-ci, tu comptais bien le coincer et le forcer à te parler. Hors de question de quitter sans que tu aies pu lui parler. Tu avais pris une gardienne afin de pouvoir aller chez Tobias. Jeans, bottillon et veste de laine, tu avais pas trop prit la peine de te mettre dans tes plus beaux habits. T’ignorais s’il allait être avec une demoiselle, mais tu n’en avais rien à foutre. Tu avais besoin de lui, besoin de mettre certaines choses au clair. Même si tu ne buvais plus, tu avais prit la peine d’amener une bonne bouteille de vin. Tu garais ton vUS devant la maison puis tu pris quelques instants. Tu devais te calmer. Ton coeur qui battait la chamade, tu finis par sortir de ton véhicule. Tu tentais de trouver les bons mots, mais tu n’y arrivais pas… Tant pis… Tu appuyais sur la sonnette. Aucune réponse. Tu grognais un peu, avant de frapper. Tu voyais du mouvement au travers la vitre givrée. «TOBIAS! OUVRE MOI JE T’EN PRIE!» Tu soupirais, essayant d’ouvrir la porte. Verrouillée. Tu fis la moue avant de poser une main sur ton ventre. «aah… Tobias… J’ai mal… Merde… Le bébé.. Je saigne!» Tu avais parlé assez fort pour attirer les curieux à leurs fenêtres. Tu allais te redresser lorsque tu vis la porte s’ouvrir, laissant place à Tobias. Tu lui souris faiblement, passant une main sur ta nuque. «Je savais que tu ouvrirais si je parlais du bébé… Je dois te parler… TU AS RAISON… Ange, c’est un danger public...» Tu soupirais puis tu baissas la tête avant d’entrer lorsque tu le vis se déplacer pour te laisser entrer. Tu lui tendis la bouteille de vin, avant de poser ton regard dans le sien. «Je sais, je ne t’ai pas écoutée… J’étais terrorisée… Apeurée Tobias… Je n’ai jamais connu c’était quoi une relation stable… Qu’une relation merdique avec Angelo...» Tu soupirais encore avant de jouer nerveusement avec le rebord de ta veste de laine, venant caresser ton ventre qui grossissait à vue d’oeil. Tu souhaitais qu’il puisse t’écouter et te pardonner.

La voix de Darina te parvenait depuis le canapé dans le salon. Tu savais même que c’était elle au moment où on avait toqué à la porte et que tu avais refusé de te lever pour vérifier de qui il s’agissait. Dernièrement, tu n’avais pas spécialement envie de la voir, ou de lui parler. Au cabinet, tu lui adressais la parole dans la limite de ce qui était utile et pas plus. Tu n’en pouvais plus de cette situation entre son ex, elle et toi. Et tu ne voulais plus te retrouver embrigader au milieu de tout ça. Si elle ne voulait pas de ton aide, tant pis, tu t’en lavais les mains. Et cela passait par l’éviter purement et simplement.

Tu te demandais combien de temps elle mettrait à se pointer chez toi et c’était chose faite. Mais lorsque tu te levais, ce n’était pas pour ouvrir mais pour te prendre une bière dans le frigo. Tu te félicitais d’être seul en cet instant car c’était déjà bien assez embarrassant comme ça. Mais quand elle avait commencé à hurler, tu t’étais souvenu que tu avais des voisins. Et une notoriété. Tu ne voulais pas vraiment que cette affaire arrive en une des tabloïds alors tu avais décidé d’ouvrir.

Tu ne lui rends absolument pas le sourire qu’elle t’adresse. Evidemment qu’elle avait menti, tu n’en doutais pas une seconde. Tu l’avais fait pour avoir la paix alors tu t’effaças pour la laisser entrer sans rien dire avant de claquer la porte derrière elle. Après ça, tu reprends le chemin du salon et de ton match de baseball comme si elle n’était pas là, te délestant de la bouteille de vin sur la table basse. Tu ne la regardes même pas, tu n’arrives pas à la regarder. Elle a bien assez joué avec toi pour que tu aies envie de te laisser embobiner à nouveau.

« C’est tout ce que tu avais à dire ? Si oui, je pense que tu sais où se trouve la porte. »

Tu n’avais jamais été quelqu’un de froid et sans cœur, et ça t’avait souvent attiré des problèmes. C’était comme ça notamment que tu t’étais retrouvée avec une nana qui t’avait fait un bébé dans le dos et dont tu n’avais appris l’existence que plusieurs mois après sa naissance. Alors tu n’étais pas bien décidé à faire encore la même erreur. Tu tenais beaucoup à Darina mais elle avait fait ses choix, tu ne pouvais plus l’aider. Tu ne voulais plus l’aider. La seule personne que tu voulais aider à l’heure actuelle, c’était toi.

L’ambiance était lourde. Tobias avait toujours été présent pour toi. Depuis que nous nous étions associés, je m’étais découvert une passion et une profonde amitié pour cet homme. Le voir si confus, si frustré contre mes choix, me rendait totalement perplexe. Je m’étais donc présentée chez lui, voulant enterrer la hache de guerre. Nous travaillions ensemble, alors la moindre des choses, s’était que l’on s’entende mieux. Il avait finit par m’ouvrir et je voyais bien dans son visage qu’il n’était pas très adorateur de ma présence. Je le suivis, alors qu’il posait la bouteille de vin sur la table basse avant de se poser sur le canapé. Il ignorait ma présence, comme si j’étais transparente. Je serrais les poings, ses paroles vinrent me happer de plein fouet. Je sentis ma gorge se nouer. Sans attendre, j’attrapais la télécommande puis je fermais la télévision. Au diable son match de baseball. J’avais besoin de lui parler. «Tu vas me traiter comme une paria encore longtemps? J’ai fais une erreur, ok? J’ai été faible, c’est vrai. Je me suis laissé baiser par Ange et je suis tombée enceinte, comme une pauvre conne! Mais arrête de m’en vouloir!» Je soupirais, venant me poser sur la table basse en face de lui. Une main glissa dans ma tignasse avant que je ne la pose sur mon ventre. J’avais les larmes aux yeux, mais je devais restée forte. «Et l’agression… Je ne l’ai pas voulu Tobias. J’ai bien compris que je n’ai plus aucune valeur à ses yeux, mise à part que je sois la mère de son gosse.» Je posais mon regard dans le sien, avant de m’approcher et de me mettre à genou devant lui, prenant ses mains dans les miennes. «Je veux nous protégé Tobias… Plus que tout au monde, je t’assure… Si je le pouvais, je m’enfuirais, avec Liam… Et je t’amènerais avec moi… Parce que je tiens à toi, plus que tu ne le penses… Alors je t’en supplie, pardonne moi…»

Tu laisses échapper un soupir exaspéré alors qu’elle éteint la télé alors tu la foudroies du regard. Visiblement, tu lui avais laissé bien trop de liberté et elle se croyait désormais maîtresse dans ta propre maison. Tu avais toujours le don de te lier avec des femmes… particulières. Et ça finissait toujours par se retourner contre toi, voire par faire la une de la presse people, carrément. Tu t’étais même retrouvé avec un bébé sorti de nulle part, qu’une groupie t’avait fait dans le dos. Alors oui, tu tenais à ce que ta vie sentimentale soit un peu plus calme. Et tu remerciais le ciel que le petit Milo ne soit pas avec toi en cet instant.

« Si tu estimes que tu n’as fait qu’une erreur, c’est que tu n’as toujours rien compris. Tu n’as fait qu’enchainer les erreurs et mordre la main que l’on tendait pour t’aider. Et maintenant que tu es seule au monde, tu reviens avec la queue entre les jambes. C’est un peu trop facile, tu ne crois pas ? »

Tu secouas la tête. Non, elle n’avait toujours pas compris l’ampleur de son problème assurément. Mais tu n’avais plus ni l’envie, ni la force pour tout ça. Tu ne voulais pas te laisser attendrir par ses larmes. Tu avais assez donné, tu n’en pouvais plus. Elle était arrivée au bout de la corde avec toi et clairement, tu n’avais pas l’impression qu’elle en avait conscience, tu n’avais donc aucune envie de faire marche arrière.

« Tu peux dire que tu ne le voulais pas mais je t’avais prévenu, ta sœur t’avait prévenu, on t’avait tous prévenu et tu n’as pas écouté. Alors, je pense que si, c’était exactement ce que tu voulais au final. Et maintenant, tu regrettes. » Tu secoues la tête, ton regard toujours dur mais ta voix est moins froide. « Fais ce que tu veux, Darina mais en ce qui me concerne… Ma priorité c’est mon fils, et personne d’autre. Il est hors de question que je le perde, ou que je le mette en danger. Pas même pour toi. C'est très facile de dire ce que quelqu'un veut entendre. Mais je ne fais confiance qu'aux actes, qu'aux faits. Les faits sont les suivants: ton mari t'a boussillé une fois, a fini en taule, tu as eu votre enfant, tu as divorcé et tu l'as laissé recommencé exactement de la même manière alors que je me doute que tu as déjà tenu ce discours de "plus jamais" avant. Alors excuse-moi si je ne risque pas tout pour ça. Si tu veux mon pardon, tu l'as. Si tu espères queles choses redeviendront comme avant, je ne sais pas si ce sera possible. »