Charlie (we're all stories in the end)

(a-typical family) si y'a un truc qui surprend toujours pas mal, quand je parle de ma famille... c'est surtout quand je dis au gens combien on est, avec combien de personne j'ai grandi et vécu dans la même maison. Parce qu'on est seize. Oui, oui, non, vous en faites pas, pas besoin de laver vos oreilles, vous avez bien entendu : S-E-I-Z-E. Ouaip. J'ai trois grandes soeurs, un grand frère, trois petites sœurs, et quatre petits frères. Moi, j'suis le cinquième arrivé, le deuxième plus grand des gars. Douze gosses, ajouté à ça mes parents, mon grand père, et ma tante. Et on arrive bel et bien à seize. Vous en faites pas, j'vais pas vous faire le compte des prénoms et des âges, j'vous ai déjà assez perdu comme ça. (home sweet home) Notre maison, le foyer familial, on l'a toujours appelée la maison du bonheur. C'est une grande bâtisse en plein milieu des quartiers chics de Londres. Là où partout autour, les autres familles sont des petits bobo coincés au balai dans le fion, et des grands-mères avec leur caniches qui finissent choquées de tout et n'importe quoi... c'est sûr, quand on voit ceux qu'on s'tape comme voisin, vous pourriez vous dire que notre maison à nous, c'est juste une sorte de gros capharnaüm étrange... et, en fait, vous auriez pas tout à fait tort... mais il est tellement cool, ce capharnaüm ! J'veux dire, okay, la maison est toujours dans un gros bordel constant, et okay, on peut souvent y entendre tout plein de cris de toutes sortes... mais ça serait vraiment con de nous réduire à ça, parce que dans notre maison, ce qu'on peut y voir, c'est surtout de l'amour, de la joie, de la complicité, des rires... de la vie, quoi ! Et franchement, j'peux vous l'dire : grâce à ça, j'ai certainement eu la meilleure enfance et la meilleure adolescence du monde. (dream big, lil boi) j'ai toujours admiré mon grand-père. A un point que, j'vous jure, vous pourriez ja-mais imaginer. C'est bien simple, je l'admire tellement que j'suis même pas sûr de réussir à trouver des mots assez forts pour vous montrer en quoi il est admirable. Mais bon, vous en faites pas les gars, j'suis super sympa comme mec, alors j'vais quand même essayer ! Alors. Déjà, il est super cool. Oui, nan, bon, okay, ça peut paraître con, comme ça, mais j'vous jure, quand je dis super cool c'est pas des blagues, et c'est pas si répandu que ça. Parce que j'en connais pas beaucoup d'autres, avec un grand-père si cool que vous pouvez absolument tout lui raconter, de votre cauchemar de la nuit passé à votre affreux date de la nuit passée. Il juge pas, il a pas l'esprit étriqué comme peuvent l'avoir les vieux de son âge, il fait évoluer sa manière de penser avec le temps, et rien que ça, c'est super. Ajouté à ça le fait qu'il soit super drôle gentil et intelligent, et BAM, on a le combo parfait. Et du coup pourquoi j'vous parle de mon grand-père ? Bah parce qu'il est aussi du genre grand-sage de la vie - j'le surnomme d'ailleurs grand-père feuillage - et c'est lui qui m'a toujours encouragée à faire ce qui me plaisait, à moi, et pas à la société. A vivre mes rêves, qu'importe s'ils soient fous, et de toujours y croire, ne jamais abandonner. Quand j'vous disais, qu'il est super cool ! Et du coup, c'est grâce à lui que j'ai décidé de suivre mes propres rêves... (artist of tomorrow) ça pourra vous sembler con, mais... moi, c'est peintre, que je voulais devenir. J'ai toujours été passionné par l'art. Quand j'étais môme, alors que d'autres gamons étaient trop heureux de raconter aux autres qu'on les avait emmener à Disneyland et compagnie... bah, moi, j'racontais comme j'étais sur un p'tit nuage qu'on ait pu m'emmener a tel ou tel musée. Ah ça, les gamins de mon âge, j'étais juste un freak, pour eux, c'est sûr. Aimer aller au musée ! Quelle malformation de merde j'pouvais avoir derrière le crâne pour avoir des goûts pareils ? Pour eux, j'étais juste le loser, et j'avais pas vraiment d'amis, mais j'm'en tapais pas mal, j'avais mes frères et soeur, et les quatre-vingt-douze mondes que y'a dans ma tête, ça me suffisait bien ! Ah, ça aide, d'être rêveur et dans la lune, y'a pas à dire. Enfin bon, toujours est-il que ma passion de l'art, elle a commencé très tôt, et contrairement à ce que pensaient les adultes à l'époque, elle a jamais cessé de grandir. Au contraire, même, puisqu'elle s'est même agrandie à toutes les formes d'art. Que ça soit musique, image, dessin, films et j'en passe... en fait, j'aime tout ce qui peut exprimer nos sentiments, que ça soit de manière concrète ou abstraite... j'trouve ça fascinant. Et du coup, à la fin du lycée, j'ai décidé de quitter l'Angleterre pour une école d'art, ici, à Hillsboro. Mon choix pourrait paraître bizarre, surtout qu'à Londres, j'en avais pléthore, des écoles d'art. Mais, le truc, c'est que dans cette école-là, y'avait comme prof un grand artiste-peintre moderne que j'ai toujours admiré de fou. Et... bordel, c'que j'en rêvais, de ses cours ! C'était peut-être une idée complètement conne, mais moi, j'y tenais, j'my accrochais. Et même si beaucoup étaient contre cette idée... mon grand-père, lui, m'y a encouragé, presque plus persuadé que moi que je réussirai à accomplir tous mes rêves. Quand j'disais, qu'il déchirais la baraque. Du coup, je suis parti pour les états unis.. Prêt à à tout casser ! (like a grown-up) Ca fait sept ans, que j'suis aux USA, maintenant. J'rentre à Londres aux noels, à certaines vacances... mais j'finis toujours par revenir à Hillsboro. J'irais pas jusqu'à dire que j'ai eu un coup de coeur pour la ville, parce que, bah... c'est jamais qu'une ville, quoi. Mais, j'sais pas. Bon, déjà, faut pas se mentir : j'ai beau dire que j'm'en tapais d'être pris pour un barjo, mais, ça m'a quand même fait du bien, d'arriver dans l'école et d'être entouré par d'autre barjos aux goûts aussi foirés que les miens ! Pis j'ai appris comme un dingue, là-bas. Et pas que grâce à ce fameux prof ! En fait, tous les profs supers. J'ai vraiment pu m'améliorer et me découvrir tout un univers, grâce à eux. Et ça a vraiment payé, parce qu'aujourd'hui, mes peintures sont exposées, sont vendues parfois à de belles sommes, et y'a même quelques magazines qui m'ont consacrés des p'tits articles ! Alors, oui, bon, c'est pas grand chose... et oui, parfois, j'suis bien content d'avoir appris le solfège, et quelques instruments quand j'étais gosse... mais globalement, franchement, j'm'en sors bien. J'ai d'comptes à rendre à personne, j'ai besoin de personne pour subvenir à mes besoins et le tout, en vivant de ma passion ! Franchement, comment j'aurais pu espérer mieux ? Et là, encore, pour l'instant... c'est que le début ! Dans quelques années... voire non : dans quelques siècles ! jp'ux vous assurer que les livres d'arts et les guides dans les musées, c'est de moi, qu'ils parleront. Ah ça, j'ferais tout pour ! J’aimerais tellement être un des nouveaux noms qui aura révolutionné l'art ! Et qui aura pourquoi pas créé un nouveau courant artistique, qui donnera la chaire de poule à des millions de personnes au fil des générations ! Ca peut paraître ambitieux, ouais. Et complètement pédant, aussi, pourquoi pas. Mais j'm'en tape. C'est ça, mon rêve. Et j'vois pas pourquoi le fait que ça soit quelque chose de grand le rendrait démesuré. Parce que comme disais justement mon grand-père, l'ambition est le complément de toutes les passions.