always and forever (kenna)

C'était pas censé se passer comme ça. T'avais du tout prévu ça. Tu venais de rentrer d'une semaine de voyage pour le travaille. Comme quoi, être avocat te demander de voyager. Ça tombait mal, mais t'avais pas eu le choix. C'était professionnel et tu étais un bon avocat. Comme prévu, dès ton retour tu devais aller décorer le sapin chez Brionny. Et alors que vous deviez passer une bonne journée ensemble, ça s'est transformer en drame. Tu étais rentré chez toi, en célibataire. Enfin tu étais pas sur. Ou du moins t'essayais de te voiler la face. Mais en même temps, aucun de vous n'avez dit clairement que vous n'étiez plus ensemble. Personne n'a parlé de break ou quelque chose du genre. Elle t'a juste demandé de partir et tu es partis. Tu étais rentré chez toi et heureusement qu'Amalyah n'y était pas. Tu n'avais pas envie de voir quelqu'un. Ni de parler. T'essayer encore de comprendre comment vous en étiez arrivé là. Ça te rongeait de l'intérieur. T'avais besoin de te défouler alors tu sortis courir. Deux heures plus tard, tu repassas la porte de chez toi, toujours les nerds à vif. T'as besoin d'une seule personne dans ses moments là. Ta soeur. Vous n'aviez peut être pas la relation rêvé, mais tu savais que tu pouvais toujours compter sur elle. Alors tu lui envoyas un message. Plusieurs même. Finalement, elle arriva dans une quinzaine de minute. Assez de temps pour toi pour prendre une bonne douche et commencer à faire à manger. Il était presque dix-huit heure et t'avait vraiment passé une journée de merde !

T'étais en train de couper des oignons, les larmes t'en tombé. Ta porte d'entrée s'ouvrit et tu ne t'arrêtas pas pour demander qui c'est. Tu savais très bien que c'était ta soeur. Tu avais grandit avec elle, tu savais reconnaître ses pas. « Dans la cuisine », cris-tu en versant quelques larmes. En deux trois mouvements, ta soeur rentra dans la cuisine et tu te retournas vers elle. T'avais oublié que tu étais en train de couper des oignons et surtout que tes yeux pleuraient. « Oignons ! » dis-tu pour te justifier. De toute façon tu avais finis de les couper décider à les faire rissoler dans une poêle. « J'ai ton vin favoris dans le placard, tu en veux ? » Tu le montrais pas spécialement, mais t'était content de voir ta soeur. Malgré tout ce que tu pouvais dire, elle était ton sang. Parler de chose banal t'avait fait te sentir mieux, beaucoup mieux, et ça c'était seulement parce qu'elle était ta soeur.

Tu manques de t'étouffer en relisant le sms que vient de t'envoyer ton frère Julian. Déjà, voir son nom apparaît sur ton écran t'avait intriguée assez pour que tu ouvres le sms alors que tu étais en plein rendez-vous. La curiosité t'avait poussée à répondre et tu avais fini par être complètement prise au dépourvu parce qu'il avait à te dire. Tu avais donc mis un terme prématuré à ta réunion pour rejoindre ton frère. Il fallait dire que, bien que vos relations soient en dents de scie, bien que vous soyez très souvent à vous chamailler plutôt qu'autre chose, tu étais toujours là s'il avait besoin de ton aide. Hors de question que tu le laisses tomber, jamais.

Alors tu avais rallié son appartement aussi vite que possible, ta tête bourdonnant de toutes les questions que la situation engendrait pour ton cerveau hyperactif. Mais tu ne pourrais pas les poser, pas toutes, pas tout de suite. D'abord, tu devais t'assurer que Julian allait bien avant toute autre chose, avant que tu ne mettes en marche la machine à broyer. Alors tu entres sans frapper, comme à ton habitude. Ce n'était pas dans ton genre de laisser de vulgaires portes se mettre en travers de ton chemin, ou quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. La voix de ton frère s'élève presque aussitôt et tu te diriges vers celle-ci. Ce qui te frappe en premier, ce sont les larmes sur son visage. Le tien a dû te trahir car il s'est empressé de te dire que ses larmes n'étaient dues qu'aux oignons. Tu hoches la tête, lâchant ton sac à main et ton manteau sur un tabouret.

« Si j'en veux ? Bien évidemment, je pense qu'on va en avoir besoin tous les deux. »

Tu te diriges vers le placard en question et en profite pour te saisir aussi de deux verres et d'un tire-bouchon. Tu entreprends alors d'ouvrir la bouteille et de vous servir deux verres pendant que ton frère continue à cuisiner. Tu l'observes quelques instants, à son insu. Ca t'avait manqué. D'être là, avec lui. De passer du temps avec lui. Tu souris faiblement et remplis les verres avant de lui tendre le sien.

« Si tu m'expliquais ce qu'il s'est passé depuis le début ? »

Tu t'installes confortablement sur le tabouret, ayant mis ton portable en mode ne pas déranger et jetant un regard interrogateur à ton frère.

Comme au bon vieux temps. C'était ce que tu t'étais dis quand ta soeur s'installa confortablement sur le tabouret pendant que tu continuais à faire à manger. C'était bizarre et rassurant à la fois de la voir chez toi. Ce n'était pas la première fois que vous étiez que tous les deux chez toi, mais c'était la première fois depuis bien longtemps qu'elle était venue pour te soutenir. En vrai, ça t'avait manqué tout ça. Une fois que tu avais finis de couper tout ce que tu avais à couper, tu les mis à cuire dans un poêle à feu doux avec un peu d'huile d'olive. Tu attrapas le verre que ta soeur t'avait servit et pris une bonne gorgée. Il était vraiment bon ce vin, ta soeur avait toujours eu des bons goûts question boisson. « Je sais même pas par où commencer ... » dis-tu en t'accoudant sur le comptoirs de la cuisine à côté de la gazinière, histoire de pourvoir avoir ta soeur en face de toi. « Brionny et moi c'est terminée ! » Tu te contiens d'envoyer valser ton verra contre le mur. Tu étais énervé et dans l'incompréhension total. Pas de ce qui était arrivé, mais plutôt de comment vous étiez arrivé là. « Le soir où Harper a disparu ... » Tu fis une pause. Prenant conscience de ce que tu allais raconter à ta soeur. Vérité ou mensonge. Est-ce que tu pouvais vraiment avoir confiance en elle. Rapidement tu en viens à la conclusion qu'elle était ta soeur. Que malgré tout ce qu'il pouvait se passer entre vous, vous partagiez le même sang et que tu sais que pour sa famille, elle ferait tout et n'importe quoi. « Je l'ai vu ... je l'ai vu chez les Beaumont parce que j'y étais ... » Voilà c'était dit. Enfin pas toute l'histoire complètement. Mais une petite partie. « J'étais avec Cece parce que ... » T'étais pas sur de vraiment le dire à haute voix. C'était un secret jusqu'ici tellement bien gardé. C'était votre secret à Cece et toi mais maintenant Brionny le savait aussi et surement Philippe aussi. Et tu t'apprêtais à le dire à Kenna. C'était plus un secret si bien gardé que ça maintenant. « Parce que Cece et moi on a .. on est ... on s'est ... » Tu savis pas comment le présenter. Tu savais pas comment le dire. En parler avec Cece c'était simple. Avec Brionny c'était plus dure. Mais avec Kenna, celle qui partageait ton sang c'était encore plus compliqué. Soufflant un bon coup, tu lâchas rapidement. « Cece et moi on s'est embrassé. Et ce n'était pas la première fois, y'en a eu pleins d'autres avant ça ... » Tu bus encore une gorgée, attendant la réaction de ta petite soeur.

« Brionny et moi c'est terminée ! »

Oui, cette partie-là, tu l'avais bien comprise. Tu savais que ton frère ne t'aurait jamais menti sur une chose pareille, qu'il ne se serait pas servi de cela pour te faire venir coûte que coûte dans son appartement. Le simple fait déjà qu'il te demande de venir assez urgemment t'avait mis la puce à l'oreille quant à la gravité du problème. Cette phrase ne faisait donc que confirmer ce qu'il t'avait précédemment annoncé par sms.

Tu ne savais trop quoi ressentir vis-à-vis de cette nouvelle pour l'instant, tu lui adressais donc un visage égal, un visage neutre. Tu garderais l'analyse de cette nouvelle et ses répercussions pour plus tard. Un point positif notable déjà était que cela t'avait permis de retrouver la proximité que tu avais avec ton frère. Enfin, vous n'étiez pas encore aux mêmes summums que lorsque vous étiez enfants mais vous vous en rapprochiez et cela te faisait plaisir. Mais tu ne t'emballais pas encore. Il te restait encore à découvrir comment ils avaient rompu et comment ton frère réagissait. Il était bien souvent le baromètre de ton humeur, même lorsque vous ne vous entendiez pas, surtout lorsque vous ne vous entendiez pas.

Sa phrase suivante néanmoins te pousse à te figer comme une statue. La nuit de la disparition de Harper ? Tu retiens ton souffle malgré toi. Qu'avait-il vu ? Qu'avait-il fait ? Toi-même, tu avais ta part d'ombres à ce propos et tu n'avais pas été exempt de révélations choquantes ce soir-là. T'obligeant à calmer tes nerfs et à bouger, tu portes le verre à tes lèvres tandis que ses révélations s'égrainent, ravivant chez toi les vestiges de la révélation que Harper t'avait faite. Ainsi, elle n'avait aucunement menti sur rien. Ainsi, ton frère avait bien une espèce d'aventure avec ta meilleure amie, votre cousine... Mais c'est la dernière phrase qui t'achève. Tu poses ton verre avec une lenteur délibérée, éloignant celui-ci de la zone critique de ta proximité corporelle où tu aurais pu le fracasser sous le coup de la colère.

« Ce n'était pas la première fois ? Ce n'était pas la première fois ?! Sérieusement, Julian ?! »

Tu le considères d'un air profondément choqué, cherchant à discerner les vestiges de l'homme que tu as connu, que tu as admiré, vers qui tu as toujours porté ton regard en cas de besoin. Mais en cet instant, tu avais du mal à le reconnaître. En cet instant, tu te sentais profondément... trahie.

« Je t'aurais jamais jugé d'avoir été infidèle, même si ça m'étonnait de toi. J'aurais toujours été de ton côté. Mais quand elle m'a dit ce qu'elle avait vu, quand elle m'a dit qu'elle vous avait vu vous embrasser Cece et toi... j'étais choquée, écœurée. Merde Julian, quoi ! C'est notre cousine ! C'est ma meilleure amie ! Et vous... » Tu secoues la tête avant de reprendre. « Mais même là, au comble de la colère, je n'ai rien dit. J'ai gardé un secret qui n'était même pas le mien et là tu me dis que c'est de la multi récidive ?!»

Tu es à court de mots alors tu te contentes de secouer la tête en signe d'incompréhension profonde, incompréhension qui se lit dans ton regard.