(PAT) + les démons du passé, reviennent.

Tu n’arrivais pas à dormir, en même temps tu avais des horaires totalement décalés, tu vivais plus la nuit que la journée. Ton combat avait plutôt bien terminé cette nuit, tu avais juste reçu quelques coups, dont un en plein visage, tu avais une belle marque. Ce n’était pas la première fois, à chaque fois tu cachais tes blessures sous le maquillage, personne ne te connaissait suffisamment pour savoir que d’habitude tu ne mettais pas trop de maquillage. Tu ne faisais que de te retourner dans ton lit, t’énervant de ne pas trouver le sommeil. Un léger soupire, tu lanças la télévision qui se trouvait dans ta chambre, finalement tu décidas d’enfiler des vêtements de sport, tu appliquas un peu de fond de teint pour cacher ton énorme bleu que tu avais autour de l’oeil gauche. Tu mis un bonnet sur la tête, un casque sur les oreilles, tes baskets et tu quittas ton appartement dans la nuit pour aller courir. Tu savais que le sport te permettait de libérer ton esprit et surtout de te fatiguer, par la suite tu allais bien dormir. Tu commençais à t’échauffer sur le trottoir, tu comptais te rendre dans le parc de la ville pour ne pas être dérangé et surtout pour être seule. À cette heure, tu allais certainement croiser des jeunes en train de faire le mur et en train de gouter la drogue et l’alcool, donc clairement tu n’allais pas être dérangé. Ton visage était fermé, ton regard froid, tu courrais jusqu’au parc, une fois dans celui-ci tu lanças ta playlist que tu écoutais à chaque fois que tu allais courir. Tu te focalisais sur ta respiration, et tu avançais, le tour entier du parc était d’une vingtaine de kilomètres, peut-être que tu allais le faire ce soir, à voir. Alors que tu étais dans une bonne dynamique, ton regard se posa sur quelqu’un, sur une personne. Il était là, pas très loin de toi, tu diminuas ta course pour au final te mettre à marcher et t’arrêter. Il était celui avec qui tu avais vécu tant d’horreur en si peu de temps. Ton coeur se serra, te balançant d’un seul coup dans ton passé, brutal. Ta respiration fut rapide, ton coeur se mit à battre rapidement. non, tu n’avais pas besoin de ça, toi qui tentais en vain de tourner la page.

J’inspire, j’expire. J’inspire, puis j’expire. Ma respiration, c’est la seule chose à laquelle je pense. Je me concentre dessus, je m’y accroche comme à une bouée de sauvetage. J’essaie de faire le vide dans ma tête. Je sens que mes jambes sont fatiguées, je les sens qui brûlent, et j’apprécie cette sensation qui me fait sentir vivant. Je suis vivant, je suis là. Je suis là.

Puis soudain, je ne le suis plus. Pendant un bref instant, du moins, je suis de retour en enfer, de retour là-bas. Je ralentis, ma course se transforma en marche, puis je m’arrête. Une seconde, deux secondes. Je fais un pas vers l’arrière, je jette un coup d’œil aux alentours, comme pour m’assurer que je suis entouré d’arbres plutôt que de barreaux.

Je me suis demandé si elle avait été une sorte de mirage, une illusion tordue sortie de mon imagination, quand je l’avais vu dans cette ruelle, et elle ne l’était pas. Elle ne l’est pas, elle est juste là, devant moi. « Amalyah. » La tonalité de ma voix est plus faible que je l’aurais voulu, peut-être parce que je m’étais plus parlé à moi-même qu’à elle, mais elle est tout-de-même claire dans le silence de la nuit, uniquement dérangé par le vent qui souffle dans les branches. J’essaie de calmer ma respiration, toujours rapide et saccadée, et je me rends compte que mes poumons aussi sont en feu, pas que mes jambes. Je ne sais pas pourquoi, je ne pense plus à rien quand j’avance finalement de quelques pas vers elle. « Amalyah? » Cette fois, c’est bel et bien à elle que je m’adresse.

Je la regarde, la détaille, même si au fond je la connais par cœur, parce qu’elle a été à jamais gravée dans ma mémoire. Ses longs cheveux bruns qui semblent avoir bien poussés, ses grands yeux qui en disent plus qu’elle ne le voudrait, ses lèvres qui en révèlent moins, les courbes féminines de son corps que j’avais malheureusement vu meurtri. « Je… » Je ne sais pas quoi lui dire. J’ai envie de lui dire que je suis désolé. Désolé pour ce qui s’est passé, désolé de ce qui nous est arrivé, lui est arrivé surtout. Je suis désolé de ne pas l’avoir recontacté. Je sais que nous ne nous étions jamais dit que nous allions faire, mais c’est probablement parce que nous ne pensions plus sortir de cet endroit horrible sur nos pieds. Enfin, c’était une façon de parler, parce que je n’étais plus certain qu’elle pouvait marcher quand des soldats américains nous avaient enfin traînés hors de nos prisons.

Mal à l’aise, surtout par peur de ce que cette rencontre peut me faire, peut encore faire resurgir, je me permets enfin de chercher à trouver son regard et, une fois que c’est fait, mes yeux ne quittent plus les siens. « Salut. » Ce mot, avec cet intonation -quoi que assez diminuée cette fois-ci- celle nonchalante et légèrement charmante que je prenais dans je la croisais sur la base militaire avant les rondes de garde, parce qu’il n’y avait vraiment pas de bonne chose à dire, ici. J’espérais seulement lui arracher un sourire, un de ceux dont j’avais de la difficulté à me rappeler, aujourd’hui.

Les courbatures de la veille te faisaient encore légèrement souffrir, mais d’un côté, ça te permettait de te sentir vivante. La douleur te rappelait forcément tes instants que tu avais passés dans cette cellule et dans cet endroit lugubre ou tu passais la moitié de ta journée à te faire frapper, noyer et bien d’autre chose. Mais cette fois-ci, tu souffrais pour une autre chose, pour gagner ta vie et surtout pour t’occuper et montrer à ton patron que tu méritais ta place ici. Tu avais bien changé depuis ta sortie de l’hôpital, tu avais rejoint les Hill, elle faisait de la moto avec eux, tu avais même un QG et forcément tu étais liée à cette histoire de mafia. Tu connaissais bien évidemment ce qui se tramait derrière les murs, la prostitution, la drogue, le blanchiment d’argent. Des activités qui pourraient clairement te mettre au trou et ce pendant des années, pourtant tu prenais le risque, le risque qui te faisait prendre conscience que tu étais enfin libre. Que tu savais te défendre et qu’en plus de ça, tu avais une deuxième famille, qui serait présente coûte que coûte. Tu n’avais donc plus peur pour toi, tu savais que personne prendra le risque de s’en prendre à toi. Surtout au vu de tes combats, tu ne perdais jamais, il n’y a qu’un seul combat que tu as failli perdre et tu avais fini dans un sale état et pourtant tu avais réussi à coucher le mec avant que tu le sois. Quand tu levais un peu trop les bras, tu avais mal aux épaules, pareil au niveau de tes mains, qui clairement étaient énormément abimées. D’ailleurs e n’est pas pour rien que tu avais mis des bandes sur tes mains et que tu les avais recouvertes par la suite de tes gants. Tu essayais de camoufler toutes marques qui pouvaient être visibles.

Tu courais de plus en plus vite, ta respiration se faisait de plus en plus rapide, mais pourtant tu gérais, tu connaissais tes limites et tu n’étais pas au bout. Tu pouvais encore accélérer et tenir encore un bon moment. C’est pourquoi, tu agrandissais tes foulées, faisant un peu plus de bruit, tes pieds tapaient le sol avec énergie, tu te rappelles de tes nombreuses courses quand tu t’entrainais avec tes collègues. Tu finissais toujours la première, tu passais des heures à t’entrainer, tu étais petite et rapide, tu te faufilais un peu partout. En dehors de tes entraînements, tu faisais des compétitions de running, et tu avais déjà rapporté plusieurs fois des coupes et des médailles. Clairement, il n’y avait pas une seule chose qui ne te faisait pas penser à ton ancien travail, à ton ancienne vie, c’était tellement dur de tourner la page et d’avancer. Laissant derrière soit, une passion, des collègues, une équipe, personne ne pouvait te comprendre, du moins c’est ce que tu pensais. Tu sentais tes muscles de tes jambes qui commençaient à se crisper, te faisant légèrement souffrir et tirer une grimace, pourtant tu forçais, tu voulais y arriver. Tu n’étais pas du genre à baisser les bras, loin de là. Mais finalement, tu n’allais pas pouvoir terminer ton objectif car ton regard se planta sur une personne qui se trouvait là, en face de toi. Il avait fait de même, il avait freiné sa course pour au final s’arrêter en plein milieu du chemin. Tu n’en étais pas absolument sur, mais il ressemblait comme deux gouttes d’eau à lui, celui qui avait été avec toi durant ta prise d’otage. Il t’avait soutenu comme il avait pu, il t’avait tenu la main durant des heures jusqu’à la dernière minute. Une fois que ton chef t’avait pris dans ses bras et t’avait embarqué dans l’hélicoptère, tu n’avais plus eu de ces nouvelles. En même temps, tu avais été à l’hôpital pendant des mois et des mois, puis chez la psychologue et viré de l’armée. Tu avais décidé de tirer un trait sur ton passé et tu n’avais pas pensé à le recontacter.

Il s’approchait de toi, il t’appelait, oui il parlait bien à toi. Tes lèvres se pincèrent et tes mains se mirent à trembler. Ce n’était pas possible qu’il soit là, tu avais quitté ton pays pour ne plus croiser personne que tu connaissais et finalement il se trouvait droit devant toi. Il lâcha un simple ‘salut’, cette voix que tu reconnaîtrais entre mille. Ce corps que tu connaissais parfaitement, tu avais eu un petit flirt avec lui, tu l’avais rencontré lors de tes heures de garde, c’est ainsi que tout cela s’est fait. Puis, tu es parti en mission et tu n’es jamais revenu, tu l’as retrouvé dans la cellule, à côté de la tienne. Passage difficile de ta vie, tu fis quelques pas en avant, ton regard ne le quittait pas des yeux. Finalement, tu n’arrivais plus à te retenir et là des larmes coulèrent de tes yeux. La joie de le retrouver, mais également la souffrance qui ressortait. Tu le pris dans tes bras, sans raison particulière, mais tu avais besoin de te sentir près de lui. « Salut. » soufflais-tu en deux sanglots, la voix tremblante.

Je vois ses yeux se remplir de larmes alors qu’elle s’approche de moi et je sens mon cœur se briser. Je sens mes genoux fléchirent sous tout le poids de ce qui nous est arrivé. Je ne saurais dire si elle est heureuse de me revoir ou si les mêmes cauchemars que les miens lui reviennent en tête. Puis soudain, elle fait la dernière chose que j’aurais cru qui aurait pu se passer. Elle se jette dans mes bras. Elle sanglote, je la sens trembler, puis elle répète ce que je viens de lui dire. « Salut. » je dis encore.

Sans même y penser, mes bras l’entourent et la serrent fort contre moi. Fort comme si j’avais peur qu’elle ne disparaisse, fort comme si elle était ma bouée et qu’elle m’empêchait soudain de m’enfoncer dans les abîmes, dans les ténèbres, et de m’y noyer. Fort parce que je savais et la sentais solide physiquement, plus aussi fragile, mais mes mains, mon pouce qui caresse son omoplate, il est doux et rassurant, parce que je la devinais aussi à fleur de peau que moi. « J’arrive pas à croire que tu sois là. » Toutes mes inquiétudes se transforment en une forme étrange de soulagement, une de celle que je n'avais jamais encore ressenti. Je la fais reculer juste assez pour voir son visage. Je le prends entre mes mains à la recherche de son regard. « Je ne pensais plus te revoir. » Je repousse une mèche de ses cheveux de vis-à-vis ses yeux et j’essuie une larme avec la paume de ma main avant de la lâcher. « Tu es si jolie. Tu as l’air… » Elle a l’air mieux. Physiquement, elle a l’air mille fois mieux que la dernière fois, que le jour où nous nous sommes quittés. « J'arrive pas à y croire. »

En ce moment, tout allait bien du moins, tu avais l’impression que tout allait bien. Tu avais rencontré un jeune homme, tu avais enchéri dessus pour gagner une soirée en sa compagnie. Tu avais également donné dix milles dollars pour une association. Tu ne perdais pas tes combats, tu les gagnais les uns après les autres, même si parfois rien n’était évident et la fatigue prenait le dessus. Les courbatures, les blessures, ce n’était pas toujours la joie mais tu avais connu bien pire. Alors quand ton regard croisa celui de cet homme, chaque moment de cet enfer te revenait doucement mais surement. Choses que tu essayais en vain d’oublier, et finalement les larmes montèrent rapidement. Tu marchais dans sa direction, te glissant dans ses bras. Un soulagement de le savoir en vie, ici, près de toi, alors que tu n’avais plus eu de ses nouvelles depuis des mois. Il était difficile pour toi de reprendre tes esprits et surtout de parler, seulement un mot réussi à sortir de ta bouche. Sentant ses mains dans ton dos, cette proximité, tu l’avais déjà eu dans d’autres circonstances. Dire qu’il y aurait pu avoir quelque chose entre lui et toi, si vous n’aviez pas fini dans ces cellules. L’angoisse, le stress et tes démons, tout ça s’échappèrent d’un seul coup, il avait ce quelque chose qui te rassurait même quand tout allait mal. Tu ne voulais pas t’éloigner de lui, tu ne voulais pas, car la dernière fois tu avais fini dans un hôpital et lui également, mais pas dans le même. Il te releva la tête, plongeant son regard dans le tien, un regard légèrement humide, il essuya tes larmes, et un semblant de sourire s’afficha sur tes lèvres. « Moi non plus, je pensais pas te revoir un jour. » laissais-tu glisser entre tes douces lèvres. Ton regard se posa sur l’homme, le regardant, il n’avait pas l’air mal au contraire. Il avait l’air en forme et ça te rassurait. « J’ai l’air plus en forme que la dernière fois, oui. » en même temps, ce n’était pas bien difficile, tu ne pouvais pas être pire que la dernière fois. Brisée en mille morceaux, baignant dans ton sang, situation compliquée. « Ça me fait du bien de te voir, là, debout.. » finissais-tu par lui avouer.

Elle esquisse un léger sourire et mon cœur se serre. Elle m’avoue qu’elle non plus, elle ne pensait pas me revoir un jour. Elle approuve quand je lui dis qu’elle est si jolie en me disant qu’effectivement, elle a l’air plus en forme que la dernière fois que nous nous sommes vus. En même temps, ce n’est pas difficile à battre. Je ne la sens quand même pas comme avant, comme à la base militaire. Je ne sais pas si c’est à cause de la souffrance ou de sa force, voir un peu des deux. Elle rajoute que ça fait du bien de me voir, comme ça, là, debout. Debout. Elle me fait réaliser à quel point j’ai fait du chemin depuis que j’ai quitté la cellule et la terre battue. Pour elle aussi, ça doit être un choc de me voir ainsi.

Elle me regarde, je sens ses yeux qui cherchent presque les blessures, question d’évaluer les dégâts, comme quand on nous refoutait dans nos cellules après nous avoir tabassés. C’est ce que je faisais moi, là-bas. Puis c’est là que, aussi près d’elle, je remarque qu’elle porte du maquillage, du maquillage qui s’est légèrement estompé sous ses larmes, du maquillage qui semblait auparavant masquer la couleur rouge, bleutée d’une partie de son visage. Je fronce les sourcils, la bouche entre ouverte, parce que je ne sais pas quoi dire, mais aussi parce que je ne suis pas certain d’avoir vu ce que je crois avoir vu. « T’es certaine que ça va? » Je ne la laisse pas me mentir, je ne lui en laisse pas le temps. Je tends la main pour prendre la sienne et je la serre. Je la serre fort. « Je suis là, tu sais. J'suis encore là. »

La vie ne tenait qu’à un fil et ça tu le connaissais, tu avais faillit y rester durant cette prise en otage. Tu savais qu’il ne fallait pas faire que des mauvais choix, qu’il fallait bien réfléchir avant de prendre une décision. Mais clairement, tu ne voyais plus ta vie sans ces combats, sans ressentir cette adrénaline parcourir ton corps, c’était devenu un style de vie. Tu te sentais encore utile, enfin c’était une sensation assez étrange. Tu n’avais pas pensé une seule seconde que tu allais pleurer ce soir, que ton maquillage allait s’estomper à certains endroits. Laissant réapparaitre ton hématome suite à ton combat, chose que tu avais parfaitement compris quand il passa son doigt à ce niveau. Tu avais essayé de ne pas montrer que ça te faisait mal, mais sa question venu appuyer ce que tu pensais. Ton regard se posa de nouveau sur lui, sur cet homme qui durant plusieurs semaines t’avait soutenu, heureusement qu’il avait été là, sinon tu aurais lâché prise bien avant. Tu aurais trouvé une solution pour partir, pour que ton âme disparaisse de cet endroit qui était si sinistre et lugubre. « Oui oui, je n’ai jamais été aussi bien. » un léger sourire pour accompagner tes dires, tu ne voulais pas qu’il se mette dans cette histoire, il n’avait pas besoin de ça. Il était certainement venu dans cette ville pour repartir de zéro, il n’était certainement plus à l’armée, il avait du trouver un nouveau boulot. Il était tellement doux, tellement agréable, tu déposas une main sur son visage. « Je le sais et je t’en remercie. » tu allais certainement passer des heures avec lui, pour réapprendre à se connaitre, se redécouvrir. Il y avait tant de chose que tu devais lui dire depuis la dernière fois que tu l’avais vu. C’est ainsi que tu passas ta soirée, toi qui n’arrivait pas à dormir, finalement ce n’était pas une mauvaise idée de te rendre dans ce parc en plein milieu de la nuit.

Rp terminé I love you

Sujet: Re: (PAT) + les démons du passé, reviennent.

» demons (angelica)
» Oliver - It's where my demons hide
» Fantôme du passé refait surface
» Selyan - Difficile de voir l'avenir quand le passé vous hante encore