AVEC TA ZOUZ. (astree)

Astrée DeWilde. Avec ses grands yeux bleus, ses cheveux si clairs, c'était pas la première fois que tu la remarquais. Non. Ce soir, vous vous êtes retrouvés par hasard à une de ces soirées mondaines où vous vous retrouviez tous, la sois-disante jeunesse dorée du coin. Si tu t'y étais trouvé c'était plus pour voir tes copains que pour te donner en spectacle, mais finalement ça revenait au même, t'étais toujours ce gars qui se faisait remarquer. Ton accent à couper au couteau, ce plaisir que tu prenais à raconter à tes potes tes dernières aventures avec cet air flegmatique, beaucoup trop cool. Trop cool pour toi même, hein ?
La fête se passait bien, finalement vous aviez décidé de vous rendre au clubhouse avec les derniers rescapés pas encore rentrés à la maison. Il devait être aux alentours d'une ou deux heures du matin. Tu savais plus trop. T'avais perdu la notion de l'heure après avoir fumé un joint sur la route. Tes pupilles dilatées, ton sourire de petit con sur le visage, le videur vous avait lancé rentrer sans rechigner. Il vous connaissait, à force. Toujours les mêmes qui posent des bouteilles. T'es installé sur une des banquettes de cette table que vous avez posé en payant quelques bouteilles pour la garnir, au plus grand plaisir du patron dont vous étiez des clients prolifiques. Whisky. Vodka. Champagne. T'as une flûte devant toi. Le Whisky bas de gamme de cette boîte te dégoûtait, tu préférais te faire vomir tout de suite plutôt que d'en boire une gorgée. Alors le Champagne, c'était bien.
La plupart sont allés danser mais elle, elle est là. Tu te rapproches sans venir trop près, t'as cru comprendre que c'était le genre de nana un peu farouche, un peu trop innocente pour te faire vriller. Mais quand même. Ses yeux.
- Alors, black swan, tu comptes jouer les mijaurées toute la soirée ? que tu lui demandes, un sourire taquin sur les lèvres, ça se voit sur ta gueule que t'es là juste pour l'embêter un peu, la pousser dans ses retranchements, tu danses bien mieux qu'elles toutes réunies, non ?
Une gorgée de champagne pour t'hydrater. La tentation de passer à quelque chose d'un peu plus fort pour pas t'ennuyer. T'as ce qu'il faut dans ta poche.

envolé tchaikovsky. ce soir la ballerine a troqué ses chaussons pour une paire de talons. juste assez haut pour que sa taille de guêpe soit mise en valeur et que ses orteils ne souffrent pas le martyre. soirée mondaine comme elle a l’habitude d’en fréquenter. toujours avec le sourire malgré l’intime conviction de ne pas être à sa place. poupée de porcelaine dans la cage aux ours. ce soir la douce s’est laissée emporter. une coupe, puis une autre. ennuyée de son quotidien toujours si prévisible, la jeune dewilde a laissé le breuvage sinistre lui parcourir les veines sans la moindre résistance. on bouge. deux mots ont suffi pour qu’elle se laisse convaincre la douce. la voilà assise, sur le canapé d’un club qu’elle n’a jamais trop fréquenté. c’est pas elle. la fatigue lui paralyse les membres et la nouvelle coupe qu’elle tient dans ses mains lui embrume l’esprit. musique assourdissante et une voix. elle tourne la tête. tj waldorf. éternel petit con. pantin désarticulé que la belle a observé de loin. esprit libéré et représentant à lui seul la débauche et l’obscurité qui la fascine en ce moment. black swan. elle fait la moue la douce. qu’est-ce que tu me veux waldorf ? lui intime son regard de biche. Il vient tâter le terrain le bougre et force est de constater que la douce et sa soif de nouvelles découvertes agissent en sa faveur. elle finit sa coupe d’une traite et retire ses talons, décidée (avinée). tiens-moi ça. elle lui balance ses chaussures et pose une main sur son épaule. elle a la tête qui tourne mais lui offre une danse digne de roseaffolant la troisième classe dans Titanic. pointes parfaitement exécutées et un regard amusé tourné vers celui qui s’amuse à la provoquer. l'alcool lui fait faire de drôles de choses. ses plantes de pieds retrouvent la terre ferme et la belle s’empare de la coupe pleine de l’observateur. et toi waldorf ? quel est ton talent caché ?mise à part enquiller les verres et polluer l'air des jolies filles ? sourire innocent. pourtant elle sait que ce gars, faut pas le côtoyer, même pour rire.

Tu te marres lorsqu'elle te balance ses chaussures et qu'elle s'appuie sur toi pour se lever et se mettre à danser avant de terminer sur ses pointes, tu la regardes faire, enfoncé confortablement dans la banquette. Elle est plus étonnante qu'elle n'en a l'air finalement, peut-être. La jolie blonde te pique finalement des mains ta coupe de champagne et tu roules un peu des yeux. Qu'est-ce qu'elles ont toujours les nanas à vouloir vous prendre des trucs des mains ou de la tête ? Casquette, verre, clope, elles ne pouvaient pas s'en empêcher. Comme si ça leur donnait de l'assurance. Astrée te demande quel est ton talent secret, t'aimerais lui répondre franchement, ton vrai talent secret, celui qui est secret parce qu'il est illégal, c'est bien de synthétiser de la dope. Mais évidemment, tu ne peux pas lui dire ça, tu dois opter pour quelque chose de plus léger.
- Rien d'aussi sexy, tu rétorques, quoi que, il paraît que mon booty shake est plutôt surprenant.
Tu lui reprends ta flûte des mains avec un regard entendu et t'en bois une gorgée. T'as toujours aimé le champagne, faut dire que les français savent de quoi ils parlent quand il s'agit de faire du vin. Tu l'observes un instant avant de te lever à ton tour et de reposer le verre sur la table, t'es prêt à lui faire une démonstration de tes talents de danseur.
- Tiens regarde, tu dis avant de passer à l'action.
Même Nikki Minaj sous cocaïne n'arrive pas au résultat que tu peux obtenir. T'es sûr que ça va la faire marrer, puis même toi, t'arrives pas à rester sérieux plus de cinq secondes, les mains sur tes genoux entrain de remuer tes fesses. Tu reprends place sur la banquette en te marrant et termine la flûte d'une traite, comme si ça t'avais donné soif de te bouger deux secondes.
- Alors qu'est-ce que t'en dis ? Est-ce que j'ai du talent ?
Tu glisses une main dans la poche de ton pantalon, t'en fais dépasser une minuscule pochette en plastique dans laquelle se trouve deux comprimés jaunes en forme d'étoile. T'y jettes un coup d'oeil juste pour voir ce qui te reste, ça a déjà tourné pendant la soirée, y a qu'à voir l'état des autres sur la piste. Tu le ranges à nouveau, reporte ton attention sur Astréee pour entendre son verdict. Tu vas peut-être te laisser tenter toi aussi.

sortir de son univers, la douce en rêve. la danse est son oxygène mais les marques qu’elle impose à son corps sont de plus en plus difficiles à supporter. travailler encore puis toujours plus. c’est ce qui la maintient éveillée malgré la douleur mais la belle voit plus loin. elle aimerait voyager pour faire découvrir son art au monde, requête que son père a toujours rejetée. son doux joyau. il doit la protéger. l’enfermer. poupée de cire prisonnière de sa tour de verre… mais pas ce soir. il n’est pas là et l’alcool la déride, la libère. pour combien de temps ? jeune emmerdeur friqué qui vient lui tenir compagnie. légère provocation à laquelle la douce répond par un petit enchaînement bancal que les effluves d’alcool rendent un peu moins parfait qu’à son habitude. elle s’assoie à nouveau et questionne son alcoolite du moment. le boody shake. intéressant. la douce éclate de rire. un rire incontrôlé mais qui raisonne dans chacun de ses organes. elle ne demande qu’à voir ça. la coupe de champagne qu'elle lui échappe des mains. elle lève les épaules, la moue à la fois boudeuse et amusée. montre-moi ce que tu peux faire waldorf. et il s’exécute l’excentrique, en y mettant du cœur en plus. rire cristallin qui s’échappe à nouveau des lèvres délicatement maquillées de la danseuse. beaucoup de talent – confirme la ballerine, encore sous le choc de cette prestation pour le moins original. regard qui lui échappe. Waldorf qui passe sa main dans sa poche et en sort un sachet que la ballerine, dont les effluves d’alcool ont pris possession, ne fait qu’entrevoir. La douce est loin d’être si stupide, elle entend parler, et reprend place innocemment et bien confortablement dans le fauteuil. C’est de ça que tu le tiens ton boody skale d’anthologie ? lui lance-t-elle faussement curieuse, un sourire amusé aux coins des lèvres.

Second degrés. Toujours. Tu te fous pas mal de passer pour un idiot avec ton booty shake d'anthologie, au contraire. Astrée rit. Alors t'as gagné. Un peu. C'est tout ce qui compte après tout. Que vous passiez tous un bon moment. D'ailleurs, à ce bon moment, tu pourrais bien rajouter un peu de fun. Astrée la compris, quand elle s'installe à côté de toi, elle a vu. Tu te ressers un peu de champagne, tu lui remplis également sa coupe et tu lèves les yeux vers elle lorsqu'elle te demande si tu tiens ton booty shake de ce qui se trouve dans ta poche. T'as un petit sourire qui s'affiche en la regardant.
- J'vois pas de quoi tu parles, tu souffles en passant ton bras autour de ses épaules, la forçant à se rapprocher un peu.
Tes talents de danseur et la facilité avec laquelle tu les exprimes n'ont rien à voir avec l'ecsta qui se trouve dans ta poche. Tu n'as encore rien pris, bien que l'idée te titille de plus en plus. T'observes son visage, t'essayes de jauger la capacité qu'elle aurait à te suivre là-dedans. Tu penses que c'est pas vraiment le genre de nanas à se lâcher totalement, mais ça coûte rien de proposer.
- Sans doute qu'il s'améliore avec ça, mais ce que je t'ai montré, c'était du 100% naturel, du talent pur, dis-tu avec un sourire qui marque ton autodérision. Par contre, on pourrait se marrer un peu, tu retires ton bras de ses épaules pour fouiller dans ta poche et en sortir le pochon que t'ouvres discrètement pour en sortir deux petites étoiles. Tu le remets dans ta poche et relève les yeux vers Astrée que tu défies clairement, alors Black Swan, oui ou non ? tu déposes une des pastilles dans la paume de sa main et tu laisses tomber l'autre, la tienne, dans ton verre.

il feint l’innocence. elle n’est pas adepte la douce mais elle n’est pas idiote. elle le laisse approcher le regard amusée et le laisse même passer son bras autour de ses frêles épaules. qu’est-ce que tu me veux, Waldorf ? le questionne-t-elle de ses prunelles azurs. appât du gain. le champagne lui a dégourdi l’esprit et la pousse à chatouiller ses limites. elle l’observe attentivement. lui aussi la jauge. elle sait ce qu’il a derrière la tête. dans d’autres circonstances, elle se lèverait de son pas mal assurée et se glisserait jusqu’aux entrailles d’Hillsboro. ce soir tout semble différent. goût de renouveau. l’audacieux se recule et passe sa main jusqu’à sa poche pour en sortir le petit gousset presque vide. elle a le palpitant qui s’affole la belle. danger qu’elle a l’impression de frôler. alors princesse, prêtes à enfreindre les règles ? alors black swan, oui ou non ? le petit ange vole un peu trop près du soleil. elle baisse les yeux vers sa paume hébergeant la pilule magique. Tant d’émotions différentes qui se bousculent dans sa tête. profond bordel compte tenu de l’alcool vient s’en mêler. c’est pas toi astrée. oui mais putain, c’que t’es ça t’ennuie. alors vas-y. mais non, t’es si pure. pure, pour quoi faire ? toi d’abord. le cygne se mouille à peine mais il ne reste que quelques secondes avant son grand plongeon et l’adrénaline la fait frétiller d’impatience.